Née de la coopération entre les entreprises Schaeffler et Symbio, la start-up Innoplate est spécialisée dans la production de plaques bipolaires (BPP), un élément indispensable aux piles à combustible à hydrogène. L’objectif ? Accélérer la transition vers une nouvelle forme de mobilité, plus durable.
À l’origine de Innoplate, plusieurs acteurs autour de la mobilité. Il y a tout d’abord Symbio, une co-entreprise entre Michelin, Forvia et Stellantis, experte dans la mobilité hydrogène à zéro émission. Vient ensuite l’équipementier industriel Schaeffler, un fournisseur historique du monde automobile. De leurs expériences et compétences complémentaires se créer en 2022 la start-up Innoplate. Installée dans les locaux de Schaeffler à Haguenau, sur un plateau spécialement aménagé de 6 000 m², cette entreprise innovante est consacrée à la production de plaques bipolaires (BPP). « Ces plaques sont un composant essentiel aux piles à combustible à hydrogène » éclaire Cédric Handwerk, Directeur Général de Innoplate.
4 millions de BPP par an
La fabrication de ces plaques bipolaires (BPP) demande finesse et précision géométrique. La première opération consiste à presser des tôles en inox afin d’obtenir des pièces de seulement 0,1 mini mètre d’épaisseur. L’équipe se charge ensuite de laver les plaques – permettant ainsi de supprimer toutes particules ou fibres indésirables – avant de les revêtir d’une couche protectrice de plasma. Enfin, une soudure entièrement automatisée au laser permet d’assembler anode et cathode. « Plus la tôle est fine, plus l’outillage doit être précis. Notre défi est de produire à présent à très gros volume » ajoute Cédric Handwerk. En effet, l’entreprise haguenovienne, qui réalise aujourd’hui 4 millions de BPP par an, a pour ambition de fabriquer à horizon 2030 l’équivalent de 50 millions de plaques bipolaires.
Marché des véhicules professionnels
Principales actionnaires, Symbio et Schaeffler sont aujourd’hui les clients exclusifs de Innoplate. L’objectif est clair : booster les performances et la compétitivité des ces entreprises via cette production industrielle intégrée. Concrètement, les piles à combustibles à hydrogène seront dans ensuite utilisées par les véhicules professionnels légers. « Peugeot Expert, Opel Vivaro, Fiat professional… nous visons des véhicules dotés d’une autonomie maximum de 400 kilomètres » déclare Cédric Handwerk. Pour le dirigeant, les autres types de véhicules (haut tonnage ou particuliers) ne sont pas des marchés matures pour le moment, en raison notamment du manque de réseaux de distribution d’hydrogène sur le réseau urbain et les axes autoroutiers. « Même si elle n’en est qu’au début de son histoire, la pile à combustible à hydrogène est une solution d’avenir pour une mobilité décarbonée » assure Cédric Handwerk.
Mélanie Jehl.