La définition d’un business plan demeure une étape indispensable à la création ou à la reprise d’une entreprise. Mais par où commencer ? Que faut-il impérativement prendre en compte ? Finances, marketing, statut… Jean-Christophe Cremmel, chargé de développement économique à la Chambre de Métiers d’Alsace, répond à nos questions.
Qu’est-ce qu’un business plan ? Quelle est son utilité ?
Un business plan est un document synthétique qui présente le projet de création ou de reprise d’entreprise. Le but ? Prouver la viabilité du projet aussi bien sur le plan commercial que sur le plan financier. La première partie englobe une présentation du projet, des produits ou/et des services proposés et du profil de l’entrepreneur (et de son équipe s’il en a une). Vient ensuite la création du business model qui va démontrer concrètement comment l’entreprise va gagner de l’argent. Concrètement, on va définir ce qu’on vend, avec quelle stratégie commerciale, avec quels fournisseurs et à quels clients.
Comment connaître ses futurs clients ?
La réalisation d’une étude de marché permet d’identifier ses futurs clients. Il faut tout d’abord se renseigner sur les particularités du territoire (taux de chômage, nombre d’habitants, activité économique, etc.), identifier ses concurrents potentiels et réaliser ensuite une étude de terrain aussi bien quantitative et quantitative. Pour ce faire, il est conseillé d’envoyer un formulaire à son réseau élargi et d’obtenir un minimum de 100 réponses pour que cela soit viable. On peut aussi organiser un focus group pour aller plus loin dans l’analyse.
Après avoir analysé la demande, son offre et avoir pitché son activité, on passe à quelle étape ?
Vient ensuite la partie financière qui demande de définir plusieurs notions tels que le chiffre d’affaires prévisionnel, le niveau de charge, le seuil de rentabilité, les besoins en fonds de roulement… L’entrepreneur va également définir son statut juridique. La plupart des créateurs utilisent le statut de la micro-entreprise comme un tremplin avant de passer en société (SARL) ou en Entreprise Individuelle au régime réel (EI). L’important est d’avoir un statut qui correspond à son fonctionnement et à son activité.
À quelles difficultés le futur entrepreneur doit-il porter son attention ?
Souvent, on oublie qu’il faut vendre, en pensant que ça va fonctionner tout seul ! C’est essentiel d’élaborer une stratégie commerciale solide, de se rendre visible… La partie financière peut également poser problème en cas de sous-évaluation de la trésorerie de départ et de moyen terme. Enfin, le futur entrepreneur ne se rend pas toujours compte de la réalité du quotidien de dirigeant. En effet, un dirigeant va passer seulement 50 % de son temps sur des missions techniques. Le reste de la semaine, il va se charger de la gestion et du commercial. Si on manque de compétences dans ces domaines, il ne faut pas hésiter à se former.
Un dernier conseil pour créer ou reprendre son entreprise ?
Se rapprocher des structures spécialisées présentes sur le territoire telles que la chambre de métiers, la chambre de commerce et d’industrie ou encore la chambre d’agriculture, selon son activité.
Propos recueillis par Mélanie Jehl.