Simplement munie d’une feuille de papier blanc et d’une lame de cutter, Michèle Wagner crée des arbres de vie, des décors floraux, des silhouettes d’alsaciennes, et bien d’autres motifs encore. Installée à Bischwiller depuis une dizaine d’années, son savoir-faire est reconnu par le grand public comme par les professionnels.

Avec ses découpes délicates et poétiques, Michèle Wagner magnifie le papier. Ses créations originales font le plus souvent office de rideaux, d’ornements muraux ou encore de mobiles. « Mes clients ? Des particuliers, des restaurateurs, des offices de tourisme, des entreprises implantées en Alsace et dans le reste de la France » répond Michèle. Et tous tombent sous le charme de l’élégance et de l’authenticité de ces œuvres 100% made in Alsace ! Membre de la Fédération des Métiers d’Art d’Alsace (FREMAA), la créatrice a toujours voulu marquer son ancrage local.

Une création originale

Car l’atelier de Michèle Wagner se situe bien en Alsace, à Bischwiller. La créatrice est en effet installée au sein d’une dépendance réaménagée, au fond de la cour du restaurant L’Ours. Son atelier lui-même vaut le détour ! Paré de bois clair et de nombreuses ouvertures, il dégage une atmosphère chaleureuse et intimiste. Dans ce petit cocon, Michèle Wagner prend le temps de dessiner, découper, créer. Chacune de ses pièces est unique, et réalisée sur mesure pour son client. « Le plus souvent, les clients viennent me voir avec une idée. Je leur propose ensuite un dessin entièrement personnalisé, avant de réaliser la découpe » partage la créatrice.

Un art chrétien

Son travail se rapproche fortement de la technique ancestrale du canivet. Cet art populaire, très en vogue au 17^e siècle, est un genre spécifique d’image sainte chrétienne. Également appelées « images dentelles », ces créations réalisées par des religieuses étaient des chefs d’œuvre de patience et de concentration. L’art du papier découpé a connu son heure de gloire en Alsace au 19^ème siècle. Des imagiers réalisaient les fameux « Goettelbrief » ou souhaits de baptême, qui étaient offerts par le parrain ou la marraine à l’occasion d’un baptême. Sur notre territoire, ces images sont visibles au sein du Musée de l’Image Populaire – François Lotz à Pfaffenhoffen. Aujourd’hui, Michèle Wagner partage sa propre interprétation de l’art du canivet grâce à ses œuvres originales et parfois très contemporaines.

Mélanie Jehl.